En plein banquet, à Babylone, au milieu de la musique et des rires, soudain Alexandre s’écroule, terrassé par la fièvre.
Ses généraux se pressent autour de lui, redoutant la fin mais préparant
la suite, se disputant déjà l’héritage – et le privilège d’emporter sa
dépouille.
Des confins de l’Inde, un étrange messager se hâte vers Babylone. Et
d’un temple éloigné où elle s’est réfugiée pour se cacher du monde, on
tire une jeune femme de sang royal : le destin l’appelle à nouveau
auprès de l’homme qui a vaincu son père…
Le devoir et l’ambition, l’amour et la fidélité, le deuil et l’errance
mènent les personnages vers l’ivresse d’une dernière chevauchée.
Porté par une écriture au souffle épique, Pour seul cortège les
accompagne dans cet ultime voyage qui les affranchit de l’Histoire, leur
ouvrant l’infini de la légende.
Voici la 4è de couverture du dernier opus de Laurent Gaudé.
Et oui, il nous emporte jusqu'aux confins de l'Indus, et oui, l'écriture est belle, sans chichis ni fioritures mais dignement épique, et oui les personnages sont beaux et attachants car tellement humains !
Laurent Gaudé mêle avec douceur et gravité l'Histoire, le mythe, n'hésitant pas même à recourir au fantastique. Mais ce n'est jamais gratuit car il s'agit de sonder l'insondable, c'est-à-dire le monde de l'au-delà, comme s'il voulait nous faire passer le Styx et nous montrer qu'après notre départ, nous ne serons que poussière et parcelles de mémoire. Cet ouvrage nous livre une belle réflexion sur la vie et la mort et rejoint, pour moi, l'écriture d'Henry Bauchau dont j'avais apprécié le souffle et goûté la beauté poétique dans son Antigone et son Oedipe sur la route, notamment.