Hélène Grémillon signe avec Le Confident, son premier roman. Camille vient de perdre sa mère, est enceinte et a du mal à ne pas se laisser submerger par cet antagonisme vie/mort. Elle se trouve à un carrefour de son existence - perdre sa mère, donner la vie - d'autant qu'elle n'est pas certaine de vouloir/pouvoir être accompagnée par le père de cet enfant. Voici pour l'argument. Mais ce n'est pas là l'essentiel de la trame narrative. Au milieu des lettres de condoléances, elle en découvre une , étrange, mystérieuse, qu'elle soupçonne d'abord avoir été écrite par un auteur souhaitant se faire publier (elle travaille dans l'édition). Mais, bien vite, force est de constater que ce correspondant anonyme a bien des choses à lui apprendre sur sa vie, sur sa mère.... Commence alors une lecture qui se déroule comme un feuilleton : au fil des jours, les lettres dévoilent la vérité sur sa mère. Les chapitres du roman alternent alors entre les mots du correspondant qui s'appelle Louis et la vie de Camille. Puis l'auteur choisit de laisser le passé envahir le présent et fait entendre la voix de la mère - femme sublime, puissante, violente, déterminée et prête à tout même au pire.
On s'immerge très vite dans ce roman même si sa construction emprunte à des schémas plus qu'éculées maintenant (la fameuse alternance de chapitres, oscillations entre passé et présent). On découvre, en même temps que Camille, ce qui a pu se jouer de terrible entre deux femmes dont l'une accepte de porter un enfant pour l'autre ainsi que l'histoire de deux amours impossibles. Louis, Annie, Paul, Elizabeth voici les noms de cette incroyable partie de cache-cache, de ce grand gâchis sentimental dans lequel Camille découvre la vérité de ses origines.
Un bon début puis, au milieu, quelques longueurs ou trop de complaisance à s'appesantir sur la noirceur d'Elizabeth et le sadisme de ses relations avec Annie. Peut-être aurait-on pu souhaiter que l'auteur utilise davantage le contexte historique.
En tous les cas, un bon premier roman et un auteur à suivre.