J'ai découvert Fab Caro grâce à sa sublime BD Zaï Zaï Zaï.
Une année de plus et voici qu'on offre, pour l'occasion, son dernier opus, car, oui, Caro signe aussi des romans en plus de ses BD grinçantes et mordantes. Axel a 46 ans, il a tout pour être heureux : une femme et des enfants sympas, un emploi. Il vit dans une maison située dans un lotissement où s'organisent des barbecues sympas comme tout et même la perspective du paddle à Biarritz avec un couple d'amis l'été prochain... Bon ça, ça l'enchante moins, de même, en fait, que les sempiternels apéros avec le voisin avec lequel il est obligé de boire du whisky pour faire viril. Bref, sa vie se passe plutôt bien avec quelques compromissions, mais qui n'en fait pas ?
Jusqu'au jour un courrier de l'Assurance maladie, arrivé 4 ans trop tôt, fait dérailler la tranquillité de sa petite vie. Certes il n'est pas concerné par l'examen de contrôle du cancer colorectal mais si ce n'était pas une erreur ? A ceci s'ajoutent le chagrin d'amour insondable de sa fille aînée qui ne cesse de lui demander de l'aide (et d'aller prier pour obtenir les pires horreurs pour sa rivale) et le dessin pornographique réalisé par son fils sur un cahier (bon le dessin montre deux profs dans la position de levrette. Bref, ça tangue dur et Axel se débat dans un maelström de soucis qu'il tente de régler. L'auteur nous plonge dans les pensées du personnage et nous immerge dans ses contradictions, ses interrogations et toutes les hypothèses qu'il échafaude face aux situations somme toute pas si compliquées. car Axel est une sorte de anti-héros qui peine à prendre les bonnes décisions, qui se fait d'un monticule une montagne, qui se noie dans un verre d'eau (même pas coupé au whisky). Certes il a rêvé - comme tout le monde - d'une vie scintillante qui ressemble à une comédie musicale mais ses atermoiements et sa légère inadaptation au monde lui laissent seulement assister à un spectacle de fin d'année foireux. Certes c'est de la danse mais on est loin des comédies musicales de Broadway. Heureusement donc qu'il a une imagination débordante qui lui permet, de temps à autre, de tout quitter, de s'évader à Buenos Aires, au lieu de rentrer du travail et d'aller à l'apéro chez les voisins.Une lecture agréable et drôle, pas si hilarante que ça du fait du protagoniste un peu paumé et au regard doux-amer sur la vie.