"Il faut cultiver notre jardin"

samedi 22 octobre 2016

Les nuits de laitue

J'aime beaucoup les couvertures des éditions Zulma. Très souvent, en plus, se cachent derrière de bons petits romans. Le titre de celui-ci intrigue et nous entraîne dans un univers un peu loufouque mais aussi plein de bienveillance.

Otto et Ada partagent depuis un demi-siècle une maison jaune perchée sur une colline et une égale passion pour le chou-fleur à la milanaise, le ping-pong et les documentaires animaliers. Sans compter qu’Ada participe intensément à la vie du voisinage, microcosme baroque et réjouissant.
Il y a d’abord Nico, préparateur en pharmacie obsédé par les effets secondaires indésirables; Aníbal, facteur fantasque qui confond systématiquement les destinataires pour favoriser le lien social; Iolanda et ses chihuahuas hystériques ; Mariana, anthropologue amateur qui cite Marcel Mauss à tout-va; M. Taniguchi, centenaire japonais persuadé que la Seconde Guerre mondiale n’est pas finie. Quant à Otto, lecteur passionné de romans noirs, il combat ses insomnies à grandes gorgées de tisane tout en soupçonnant qu'on lui cache quelque chose…
Au décès d'Ada, Otto se retrouve seul et désemparé : sa femme "branchée sur le 220 volts" n'est plus là pour organiser les journées. Et puis, quelle difficulté de vivre son deuil quand les différentes figures qui peuplent son environnement ne cessent de virevolter autour de lui ! Chapitre par chapitre, l'auteur nous fait ainsi découvrir les membres d'une collectivité dont Ada était un rouage essentiel. Au gré des récits des échanges entre elle et ses voisins, le portrait de la défunte s'élabore. ET l'on pressent qu'on a caché des choses à Otto.
C'est plutôt loufoque, un peu foutraque et sympathique. Ce roman n'atteint pas le niveau de "flodinguerie" de Paasilinna mais reste agréable à lire.

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