Nicolas Delesalle choisit de composer son roman un peu à la manière d'un "je me souviens". Chaque chapitre tourne ainsi autour d'un souvenir qui semble remonter à la surface.
Les réminiscences - odeur, saveur, bruit, geste ...- sont autant de sources d'où jaillissent les éclats de vie et les pièces d'un puzzle personnel. Car l'auteur se raconte peut-être derrière son narrateur Kolia qui évoque par bribes et avec pudeur tous les petits et grands moments qui ont compté dans sa vie et qui la constituent voire la construisent. C'est bien de cela qu'il s'agit, comprendre que notre mémoire engrange, telle une boîte à souvenirs, les traces du passé et les éléments qui nous constituent.
Un roman doux, frais, pas mélancolique.
« Le jour où mon père a débarqué avec son sourire conquérant et la GTS,
j’ai fait la gueule. Mais j’ai ravalé ma grimace comme on cache à ses
parents l’odeur de sa première clope. J’ai dit “ouais”, j’ai dit
“super”, la mort dans l’âme, même si j’avais compris que la GTS pour la
GTX, c’était déjà le sixième grand renoncement, après la petite souris,
les cloches de Pâques, le père Noël, Mathilde, la plus jolie fille de la
maternelle, et ma carrière de footballeur professionnel. »
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