"Il faut cultiver notre jardin"

lundi 16 mars 2020

Miroir de nos peines

Dernier volet de la trilogie de Pierre Lemaître, on se précipite dessus, on se plonge dedans, on apprécie page après page en essayant de ne pas se précipiter ...
Avril à juin 1940, Paris, la débâcle et l'exode.
Dans Miroirs de nos peines, il  y a Louise, jeune femme qui a connu et aimé , enfant, Édouard Péricourt , la gueule cassée du premier tome, frère de Madeleine. Elle est devenue institutrice et aussi serveuse chez Jules,  patron de bistrot parisien au coeur énorme.  Il y a Gabriel, le prof de mathématiques un peu falot devenu sergent-chef flanqué du caporal, Raoul, gaulois téméraire, débrouillard et insoumis, toujours dans des combines un peu louches. Il y a aussi Fernand, garde mobile, chiffonnier à ses heures et Désiré, un génial acteur polymorphe. 

Tous ces personnages n'ont a priori rien à voir entre eux mais Pierre Lemaître va tisser sa toile autour d'eux et nous emporter dans un tourbillon d'aventures assez échevelées, de la ligne Maginot  aux routes de l'Exode, de Paris aux bords de Loire. Et c'est ainsi que nous suivrons l'exode pénitentiaire de la prison parisienne du Cherche-Midi vers le camp de Gurs, peu glorieuse épopée pour notre armée. Nous assisterons à la destruction de billets d'une valeur de milliards de francs par la banque de France pour éviter que les Allemands ne s'en emparent. véritables épisodes historiques auxquels Pierre Lemaître va ajouter  le sabotage du pont de Tréguière ou la vie dans le fort du Mayenberg, sans oublier des épisodes de son cru, parfois rocambolesques. Une belle trame narrative, menée de main de maître,  une scène d'ouverture du roman spectaculaire et particulièrement puissante. 
Bref, un bel opus même si, au final, ce n'est peut-être pas le meilleur du fait de ce choix de destins croisés qui empêche par endroit d'approfondir certains personnages ou de les suivre dans la durée.
Mention spéciale à Désiré qui revêt toutes sortes d'identités en véritable caméléon.

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