D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds et A la mesure de l'univers composent les deux volets du nouveau diptyque de Stefannsson. On y suit les tribulations géographiques et intérieures d'Ari qui rentre
en Islande après reçu la lettre de son père lui annonçant sa mort
prochaine.
Les souvenirs affleurent, comme les airs de musique pop et de variété qu'écoutait Ari avec ses amis. Et comme si ce qui est enfoui sous la couche de neige émerge au fur et à mesure que le soleil darde ses rayons, les souvenirs d'Ari remontent à la surface. C'est ainsi que reprennent vie, sous nos yeux, ses parents, ses aïeux mais aussi tous ceux qu'il a côtoyé dans sa jeunesse à Keflavik.
Les fjords s'animent, les bateaux de pêche reprennent la mer, les usines de
poissons reprennent du service, les secrets des amants magnifiques, Margret et Oddur, se révèlent, et le passé rejoint parfois le présent.
L'auteur mêle les époques, tisse entre elles des liens et nous fait peu à peu comprendre d'où vient Ari, quelles sont les questions qu'il se pose.
D'une écriture poétique et lyrique, l'auteur peint à merveille ces paysages et ces vies qui s'écoulent dans cette contrée sauvage et reculée, pas toujours tendre avec les hommes. C'est parfois âpre, parfois joyeux, parfois planant, parfois lent mais la magie opère.
Une fois de plus, on est un peu hors du monde, hors du temps.
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