Une enquête jubilatoire !
1961, le village de P. est coupé du monde après de
violents orages qui ont sérieusement endommagé les lignes téléphoniques. À la demande
expresse du maire, Basile Boniteau, la procureur de la ville de M. envoie
son meilleur officier de police… car on ne doit plus dire inspecteur
depuis 1954…pour enquêter sur une macabre découverte qui pourrait avoir un effet dévastateur sur la réputation de ce trou inconnu de tout le monde mais où une usine toute neuve de confection de confiture entretient les espoirs de réussite du dit maire.,
Arrivé sur place, Michel – on apprend son prénom à la fin – hérite d'une
adjoint efficace, Jean-Charles Provincio, le garde-champêtre, le fameux
policier des fleurs, des arbres et des forêts.L'enquête peut commencer.
En effet, Joël a été égorgé, découpé en morceaux, mis dans des sacs de
Galeries Lafayette et jeté dans une cuve de l'usine de confitures !
Il est donc nécessaire de faire toute la lumière sur cette sombre affaire. Force est de constater que les gens de la campagne sont bien expéditifs : le docteur-vétérinaire-médecin légiste a procédé à l'autopsie, le cadavre a été enterré dans une petite tombe et le deuil semble avoir été rapidement fait par certains habitants. Des travaux sont en cours pour ériger une statue de Joël sur la place du village afin de conserver sa mémoire et se souvenir de sa disparition macabre.Quelque peu agacé par toutes ces initiatives qui entravent ses investigations, l'officier de police cherche à s'acquitter on ne peut plus sérieusement de sa tâche. Il commence par interroger le tuteur. Joël, né de parents inconnus, avait été adopté par Félicien qui le
faisait travailler. En face de chez ce tuteur, habite une certaine
Martine qui fait des révélations révoltantes et n'aime pas du tout le
garde-champêtre. Il faut aussi retrouver l’origine de gaillardes retrouvées sur les lieux du crime, ce qui sera l'occasion de faire la rencontre de la jolie fleuriste. Au fil de ses recherches, notre jeune officier rencontre les habitants de P. dont il trouve parfois le comportement déroutant mais il découvre aussi les charmes de la campagne (de l'épandage du lisier aux délicieuses balades bucoliques en passant par le calme). Son engagement est tel qu'il n'a de cesse d'informer la procureure de ses investigations via des lettres et des retranscriptions d'enregistrement - c'est qu'il est moderne ce Michel ! Les chapitres alternent donc entre correspondances et auditions. Dans ses missives, l'officier n'hésite pas à tout raconter (de ses premières impressions jusqu'à son mal de dos) avec une certaine candeur. Ses lettres sont donc souvent très cocasses, certaines scènes racontées surréalistes. La fin inattendue du roman (dont les indices sont pourtant distillés au gré des pages... mais c'est le principe de La lettre volée d'Edgar Poe. On a tous les éléments sous les yeux mais on ne les voit pas !) est assez jubilatoire.
J'avais bien aimé L'histoire du fakir enfermé dans une armoire ikéa écrit dans la veine de Paasilinna. Dans ce roman, Romain Puertolas campe à merveille la France des années soixante dans une écriture dynamique et certainement plus personnelle.
A lire !
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