Jorge Amado est un grand conteur. Son roman Les terres du bout du monde nous embarque au sud de Bahia.
La sirène retentit et nous sommes déjà montés à bord. Sur le navire, un monde interlope de gens bien décidés à tenter leur chance sur les riches terres où l'on plante du cacao. Tous cherchent leur Elodrado et cultivent l'espoir de faire fortune grâce aux cacaoyers. En route donc vers la région à demi barbare d'Ilhéus, au sud de
Bahia. Le capitaine Joao Magalhaes, Margot, Juca Badaro, Antonio Vitor
et bien d'autres encore sont du voyage. Une chanson les accompagne, triste comme un
présage de malheur, qui dit qu'ils ne reviendront jamais parce que,
là-bas, la mort les attend derrière chaque arbre.
Là-bas, c'est toute une faune qui s'agite et particulièrement ceux que l'on appelle les fazendeiros - planteurs de cacao des terres du bout du monde.Une dizaine d'entre eux s'est arrogé la plus grande part des terres cultivées et n'ont de cesse de vouloir s'enrichir toujours plus en gagnant sur les impénétrables forêts de
cette immense contrée bordée par l'Océan.
L'ouvrage est le récit des sanglantes rivalités qui opposent entre ces Colonels, dans leur lutte pour la conquête sauvage de terrains vierges à défricher : aucun état d'âme face à la violence, aucune sensiblerie n'est tolérée, seule les guide la soif de profits toujours plus grands. Amado nous embarque donc dans un véritable western, où les règlements de comptes se font à gogo. Tueurs
à gages, avocats retors, journalistes sans états d'âme, politiciens
corrompus sont à la botte de ces grands propriétaires terriens qui la
plupart du temps sont de connivence. Sans oublier des intrigues amoureuses qui font s'alterner les péripéties mettant en scène des personnages au caractère bien trempé.
A Ilhéus règne sans partage la loi du plus fort.
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