En vrac, les titres de la rentrée littéraire 2019 que j'ai pu lire cet été et que j'ai appréciés :
Une bête au paradis de Cécile Coulon (juin)
Puissant et fort, cet ouvrage nous plonge dans un huis clos étouffant. La ferme du paradis abrite des femmes rivées à leur terre. Blanche y a grandi entourée de vaches et de cochons. Impossible pour elle de se résoudre à suivre Alexandre, son grand amour, en ville ! Une histoire d'amour puissant et de vengeance, un personnage porté par une soif inextinguible de liberté. Un livre qui ne laisse pas indifférent.
Les guerres intérieures de V.Tong Coung (14 juillet)
Voici le pitch : Comédien de seconde zone, Pax Monnier a renoncé à ses rêves de gloire, quand son agent l’appelle : un grand réalisateur américain souhaite le rencontrer sans délai. Passé chez lui pour enfiler une veste, des bruits de lutte venus de l’étage supérieur attirent son attention – mais il se persuade que ce n’est rien d’important. À son retour, il apprend qu’un étudiant, Alexis Winckler, a été sauvagement agressé. Un an après, il fait la connaissance de Emi Shimizu en ignorant totalement qu'elle est la mère d'Alexis. Alors que rien ne devait réunir ce comédien quelconque à la vie un peu ratée et cette femme mystérieuse et élégante. C'est là tout l'art de l'auteur de tirer les ficelles et de les réunir. La tragédie peut s'enclencher : concomitance, causalité, coïncidence, mais aussi non dits et lâchetés ordinaires. La romancière nous invite sobrement et subtilement à nous interroger sur notre rapport à la vérité et à culpabilité. Seule, finalement, « la vérité vous rendra libres » nous fait-elle comprendre.Le cœur de l'Angleterre de J.Coe (5 août)
Un grand cru ! Benjamin, Lois, Colin, Sophie, Doug, Sohan.... ils sont tous anglais, terriblement anglais. Ils se rencontrent, se croisent et nous racontent l’Angleterre d'aujourd'hui, celle qui a opté pour le Brexit.
Benjamin pensait couler une douce et paisible retraite dans un moulin confortablement aménagé dans la campagne anglaise. C'est sans compter sur le décès de sa mère, sur la nécessité de s'occuper de son père, sur les amours tumultueuses de sa nièce....... Jonathan Coe racontent des instants de vie de personnages attachants tout en revenant sur les événements marquants récents : émeutes de Londres, Jeux Olympiques, référendum, naissance du mouvement pro-brexit. C'est caustique et empathique, c'est drôle et sérieux à la fois. C'est à lire absolument !
Les choses humaines de K.Tuil (24 août)
Le couple Farel
est un couple emblématique dans le milieu du journalisme et de la
littérature. Carriéristes et égoïstes, ils ont toujours réussi à
dissimuler les failles et les difficultés de leur couple. Jusqu'au jour
une déflagration intérieure va bouleverser un équilibre devenu très
précaire. Claire tombe amoureuse d'un enseignant, une plainte pour viol
est déposée contre leur fils Alexandre... Tout s'emballe et se
complique. Un roman qui brasse pas mal de thématiques : les violences
faites aux femmes, l'hypocrisie sociale, l'ambition, le monde politique
et celui du journalisme... un portrait au vitriol de notre société. Un
roman réussi.
Ici n'est plus ici de Tommy Orange (12 août)
Un roman choral qui évoque la question de l'identité indienne. Et non, les indiens ne peuvent pas se réduire à quelques clichés. Qu'ils soient jeunes ou vieux, métis ou non, touts les personnages de cette fresque sont tourmentés par la notion d'identité. Indiens urbains (ils vivent à Oakland), ils sont confrontés au racisme, à l'alcoolisme, aux problèmes familiaux, à la drogue..... Difficile dans ces conditions de savoir qui l'on est vraiment et d'où l'on vient. Ils vont se retrouver dans un pow-wow, véritable ressource aux sources et démonstrations d'une culture mise à mal. Une écriture parfois déroutante, mais un récit intéressant.
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