"Il faut cultiver notre jardin"

vendredi 13 juin 2014

Dans le scriptorium de Paul Auster

"L’homme qui, ce matin-là, se réveille, désorienté, dans une chambre inconnue est à l’évidence âgé. Il ne sait plus qui il est, il ignore pourquoi et comment il se retrouve assigné à résidence entre les quatre murs de cette pièce, percés d’une unique fenêtre n’ouvrant que sur un nouveau mur et d’une porte qui, pour lui demeurer invisible, doit bel et bien exister puisque des “visiteurs” vont la franchir… Sur un bureau, sont soigneusement disposés une série de photographies en noir et blanc, deux manuscrits et un stylo. Qui est-il ? Et que lui veulent ses interlocuteurs, dont cette Anna qui lui donne du “Mr Blank” et lui parle de comprimés, d’un traitement en cours, mais aussi, étrangement, d’amour et de promesses ? Une journée se passe, lors de laquelle les “visiteurs” qui se présentent reprochent au vieil homme de les avoir jadis envoyés accomplir de mystérieuses et périlleuses missions dont certains sont revenus irrémédiablement détruits. Et cependant qu’entre deux vertiges, corps et mémoire en déroute, Blank interroge des souvenirs qui refusent de se laisser exhumer, qu’il cherche dans le manuscrit l’hypothèse d’une explication, une caméra et un micro enregistrent le moindre geste, les moindres bruits de cette chambre où il subit son ultime et interminable épreuve…"

Tel est le résumé que l'on trouve sur la quatrième de couverture de cet ouvrage publié en 2007.
Blank est un vieillard sénile (ou en train de le devenir) ou la victime d'une terrible machination (enfermé par une organisation occulte) puisque l'on enregistre ses moindres faits et gestes et paroles. Assez vite, on comprend que Blank est enfermé dans sa création et croise la route de personnages qu'il a lui-même créés. Le roman devient alors la mise en abyme de la création littéraire : l'auteur est confronté à ses créatures, se pose la question du vieillissement et de l'inspiration. Intéressant mais l'on reste sur sa fin car Paul Auster se contente de confronter l'auteur à ses personnages sans pousser assez loin la réflexion sur le rapport entre ces êtres de papier et leur démiurge. 

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