Philippe Lançon, un des rescapés des attentats de Charlie Hebdo, raconte son parcours depuis le 7 janvier 2015 et se raconte dans le Lambeau.
Un texte extrêmement bien écrit, nourri de la culture de son auteur, amateur de musique classique et de textes ardus (Kafka, Thomas Mann, Proust...) mais aussi de peinture, de sculpture, d'art.
Un texte écrit d'une écriture au scalpel, aux phrases travaillées et denses.
Un texte qui raconte l'après des attentats et la disparition de celui d'avant.
Un texte qui donne la place aux morts : des visions terribles au début puis pacifiées. Ils seront toujours là tous ceux que la violence aveugle et stupide a emporté dans un bain de sang.
Un texte qui explique comment on survit à des actes effroyables, atroces et impensables.
Un texte qui nous fait vivre de l'intérieur des événements qui ont ébranlé la France entière.
Un texte qui nous fait suivre une lente reconstruction (du bas du visage détruit et réduit en bouillie et à l'état de béance par les balles des frères K). 17 opérations, deux hôpitaux parisiens
Un texte qui nous plonge, non sans humour et auto-dérision dans la psychologie de la victime.
Un texte qui rend hommage aux soignants, aux médecins, aux chirurgiens, aux kinés, aux psy, aux infirmières et infirmiers, aux policiers....
Un texte qui compte ceux qui ont compté dans l'après : des parents, des amis, des proches.
Un texte qu'il faut lire car il ne remue pas le couteau dans la plaie, il ne joue avec le voyeurisme, il ne fait pas commerce de cette expérience. Il répare : il répare le presque-mort laissé vivant par les terroristes, il répare bien des plaies.
Une introspection puissante, jamais larmoyante, une belle réflexion sur le rapport à la haine, au pardon. Une sacrée leçon de vie ! Merci !
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