Où sont passé les grands jours ? Telle est la question qui semble hanter le protagoniste principal. Hugo est venu entretenir la tombe de son père avec sa compagne Alice. Le cadre lui rappelle la mort de son meilleur ami, Fred. "Je pense à cette saloperie de mort... Du
coup je pense à toi Fred, mon meilleur ami, qui a eu la sale idée de
nous quitter d'un commun accord avec toi-même." Il cherche alors à lui parler et compose son numéro de téléphone. Une voix lui répond...... mais ce n'est pas celle de Fred, et pour cause. Fred c'était le meilleur ami d'une jolie bande : Hugo, Etienne et Jean-Marc.
C'est l'histoire d'un départ, d'un manque, d'un vide mais c'est aussi l'histoire de trois cadeaux, laissés à titre posthume par Fred et qui, progressivement, changeront leur vie à tous. C'est enfin l'histoire du temps qui passe, des petits ressentis, de ces impressions que l'on garde au fond de soi, celles que l'on tait. Jusqu'à ce que tout explose, un jour... C'est une histoire d'amitié. Une histoire sur les rêves que l'on porte en soi. Ceux que l'on réalise et ceux que l'on ne réalise pas, en somme, ceux que l'on appelle les rêves perdus. Et si le départ de Fred devenait l'occasion d'un nouveau départ ? Pour Hugo il en est peut-être temps car on a le sentiment qu'il s'attache à détruire tout ce qui lui plaît. Un premier tome qui présente un personnage attachant dont on sent bien qu'il reste des parts d'ombre qu'il faudra dissiper.
Enferme-moi si tu peux est une Bd qui nous plonge au cœur de l'art Brut. Et c'est passionnant et parfaitement réalisé : de belles illustrations de Terkel Risbjerg., un parti-pris scénaristique intéressant puisque les six personnages entrent l'un après l'autre sur scène pour se raconter.
Entre la fin du XIXe et le milieu du XXe siècle, femmes, pauvres,
malades et fous n'ont aucun droit. Parmi eux, Augustin Lesage, Madge
Gill, le Facteur Cheval, Aloïse, Marjan Gruzewski et Judith Scott sont
enfermés dans une société qui les exclut. Ils vont pourtant transformer
leur vie en destin fabuleux. Un jour, du fond de leur gouffre, une
inspiration irrépressible leur ouvre une porte. Sans culture, sans
formation artistique, ils entrent comme par magie dans un monde de
créativité virtuose. Touchés par la grâce ou par un « super-pouvoir de
l'esprit », ils nous ont laissé des œuvres qui nous plongent dans un
mystère infini. Ces oubliés de l'art brut (défini par Dubuffet et valorisé par les surréalistes) sont remis à l'honneur et se donnent à lire sans mièvrerie. C'est très enrichissant !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire