Un des coups de cœur de l'été ! Décidément, Valentine Goby est, pour moi, un auteur à suivre.
1956, c'est un soir d'hiver que la vie de François bascule. Perdu dans un paysage de neige, il est victime d'un grave accident lié à un arc électrique. Retrouvé par miracle et presque mort, c'est grâce à l'acharnement des médecins et d'une infirmière, mais aussi grâce à l'amour des siens qu'il va peu à peu revenir dans le monde des vivants. Enfin presque car il a perdu ses deux bras et n'est plus qu'un homme tronc. Lui qui avait toute la vie devant lui, qui débordait d'énergie et d'amour se retrouve soudain totalement dépendant des autres et de la technique. Il faut tout réapprendre, réinventer le moindre geste, ré-apprivoiser le monde, réapprendre à vivre en somme. Rééducation, appareillage ? les techniques médicales sont encore balbutiantes et limitées. Et puis il y a l’hésitation entre refuser et décider de poursuivre car, à 22 ans, c'est difficile de renoncer à sa vie, à ses rêves, ses ambitions. Jusqu'au jour où une visite dans un aquarium et un tête à tête avec une murène lui ouvre des perspectives : il découvre le handisport.
Murène raconte donc le combat d'un jeune homme courageux et têtu, malheureux et en colère, farouchement indépendant et dépendant des siens. Bref, François passe par des hauts et des bas et se métamorphose au fil des pages et des événements. On suit pas à pas ses progrès, on a envie de le soutenir, de le calmer lorsque la colère et le désespoir l'emportent. Dans l'eau, il s'apaise, il apprivoise ce corps mutilé qui, peu à peu devient un outil de liberté. Il se transforme physiquement mais aussi mentalement : il devient plus fort, reprend confiance et prend sa revanche sur la vie qui ne l'a pas épargné.
Une magnifique leçon de courage, un texte sobre et lumineux et nous rappelle que la volonté peut nous aider à nous dépasser. @ lire !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire