.. voici un joli titre, tout doux, accompagné d'une couverture paisible. Mais à l'intérieur de ses pages, c'est de la violence, des sentiments forts, de l'âpreté que nous trouvons.
Evie Wyld a réussi avec élégance à retracer le parcours de trois générations à travers le portrait de deux personnages masculin Franck et Léon, le fils et le père.
Les chapitres alternent, un par personnage (construction qui devient archi-classique mais dont l'auteur réussit à ne pas user de manière trop conventionnelle). Ils se racontent, se cherchent, se trouvent, se frottent aux autres, au monde mais sans réussir à renouer les fils familiaux. Evie Wyld tisse la toile dans laquelle ils sont englués, disséminant un à un les pièces du puzzle qui vont nous permettre de comprendre ce père et ce fils si semblables finalement par-delà leur distance. Franck après une séparation tumultueuse tente de se reconstruire et comprendre les flots de violence qui l'assaillent par moments; Léon cherche à retrouver le goût à la vie après la guerre du Vietnam.....et les deux se réfugient dans la cabane du grand-père (qui s'y était réfugié après la guerre de Corée) sur la côte nord-est australienne. Alcool, solitude, grandes virées dans les paysages sauvages ou dans le désert.... ils ont tout cela en commun quoi qu'en pense Franck qui a pourtant bien du mal à accepter ce que son père est devenu à la mort de son épouse. Il ne veut se souvenir que d'une loque humaine, imbibée d'alcool et incapable de s'occuper de lui quand Léon a été habile de ses mains (il a repris la boulangerie familiale), tendre et attentif. Mais Franck semble avoir un compte à régler avec lui-même et a bien du mal à l'accepter....
Un très beau livre, des personnages attachants même si parfois on a du mal à les comprendre et si l'auteur brasse peut-être trop de thèmes sans toujours vraiment les traiter. Pour un premier roman, c'est très prometteur !
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