"Il faut cultiver notre jardin"

mardi 19 juillet 2016

Les vieux ne pleurent jamais

Une couverture alléchante : une dame d'un certain âge, en robe fleurie, qui se prélasse et cueille le temps sur un ponton, un casque vissé sur les oreilles. On se dit "chouette, ça peut être sympa". 
Et on plonge dans le roman dont l'héroïne principale, Judith, veuve de 70 ans, vivote à Brooklyn. Son époux Herb semble avoir laissé un grand vide dans sa vie que peinent à combler les apparitions enjouées de son amie Janet. Elles partent en voyage organisé et souffrent le martyre, peu habituées à être menées à la baguette et à se laisser dicter leur conduite. Ce sera quand même, pour elles, l'occasion de discussions franches sur leur âge, sur leur vie. Puis, Judith que ce voyage a renvoyé à son âge, décide d'entreprendre un voyage en France pour retrouver son frère. En effet, dès le début du roman, en feuilletant Voyage au bout de la nuit, elle est tombée sur une photo qui l'a ramenée cinquante ans en arrière. Ressurgissent alors toutes sortes de sentiments : tendresse, ressentiment, haine, dégoût..... Comme si elle voulait recoller les morceaux de sa vie avant qu'il ne soit trop tard Judith s'embarque pour un périple qui la ramène dans sa patrie qu'elle a quitté sur un coup de tête et, on le pressent, suite à des événements violents. Mais lesquels ? Le suspense sera levé dans les dernières pages, sorte de révélation bien orchestrée (un peu trop facilement cousu de fil de blanc) à la fin du roman qui abandonne les deux mamies à leur vie.
Un roman agréable à lire mais inégal : certains passages semblent longs et peu en rapport avec d'autres comme le voyage organisé mais c'est à la fin que l'on comprend que Judith étouffe dans sa vie réglée et morne. L'ancienne actrice aime les sensations fortes mais ne supporte ni les faux-semblants ni l'intolérance liée aux préjugés et au racisme.
Au final, un portrait de femme plutôt intéressant mais qui aurait pu être mieux exploité. Un bon moment de lecture, malgré tout.

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