Sur une page l'auteur superpose des moments différents de la même pièce à travers les âges ou des bribes de moments anodins dans la vie de plusieurs générations. Une fenêtre s'ouvre, en 1989. Dans le salon, un vieil homme s'esclaffe. En 1430, un loup dévore sa proie. 1907. La maison se construit sur des fondations solides. 1609. Deux jeunes Indiens flirtent dans le bois. 2313. Zone en cours de dénucléarisation. Retour en 1989. Le vieil homme tombe, inerte.
Des vignettes ouvrent des fenêtres sur des époques variées comme autant de fenêtres sur un même écran : effets d'écho, effets de ressemblance, de dissemblance. On suit ainsi la construction de la maison jusqu'à sa disparition liée à une inondation. A priori on est en Nouvelle-Angleterre (Benjamin Franklin rend visite à son fils) et le temps passe de siècles en siècles, les générations se suivent et prennent le relais les unes les autres. Les événements, les gestes sont les mêmes comme une mémoire physique qui serait supérieure à la mémoire classique. Une belle réflexion sur le temps qui passe mais aussi sur ce que l'on reçoit, sur les gestes qui perdurent à travers le temps.......
Un moment fort rythmiquement, graphiquement et narrativement (on est bien loin d'un récit linéaire, c'est à nous de creuser notre chemin). Un objet graphique, une expérience très puissante.
https://www.franceculture.fr/bd/ici-de-richard-mcguire-bd-bouleversante
Tom et William Signé Lefeuvre
25 septembre 2010. Caché derrière une gosse boite postale, le petit Tom
observe un curieux personnage : combinaison caoutchouteuse, fusil
bizarre mais surtout pieds palmés et uniquement 3 doigts. Néanmoins peu
traumatisé, dés son départ le gamin regagne la rue déserte, pour se
faufiler dans un magasin de jouets tout aussi vide. Puis, il gagne une
épicerie pour remplir son caddy de bonbons et c’est là… qu’il rencontre
William. Ce dernier accompagne le gosse dans un jardin public pour
refaire avec lui le cours des événements : il y a 3 jours, alors que
tout semblait normal, tout le monde a subitement disparu. William
pensait être le dernier et il se demande comment Tom, du haut de ses 6
ans, s’est débrouillé seul depuis lors.
Il va découvrir que ce petit Tom haut comme trois pommes a, en fait, des super pouvoirs. Soit purs produit de son imagination, soit véritables êtres en chair et en os, il est protégé par les super-héros qu'il a découverts dans les BD de feu son père. Commence alors une fuite pour échapper aux martiens qui envahissent la Terre. Un bel hommage aux comics et aux BD de super-héros.
A la fin de l’album un journal de bord illustré par des compositions de
couvertures et de (fausses) planches extraites des séries fictives
référencées dans le récit.
Deux personnages se rencontrent à trois reprises. Un homme commence à
parler avec une femme dans le hall de son hôtel et, quand celle-ci a un
malaise, il l'héberge dans sa chambre. Leur conversation se poursuit,
l'homme s'ouvre à elle mais mal lui en prend. Un portier d'hôtel aide
une jeune cliente à s'enfuir afin d'échapper à son compagnon, un
individu violent et dangereux. Plus âgé qu'elle, il lui révèle qu'il a
passé treize ans en prison à la suite d'un meurtre. Malcolm, le
personnage de la première rencontre, est encore enfant quand ses parents
meurent dans l'incendie de leur maison. Pour le soustraire aux suites
de ce drame et l'emmener dans un endroit sûr, une inspectrice de police
le conduit chez un de ses amis. Trois histoires nocturnes qui se
concluent à l'aube et qui marquent, chacune à sa façon, un nouveau
départ.
Une belle adaptation du récit de Barrico, un univers poétique et une jolie palette de couleurs. Un bon moment de lecture.
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