"Il faut cultiver notre jardin"

vendredi 27 décembre 2013

Une jolie pépite

Couverture sobre, éditeur exigeant (Sabine Wespieser) et une recommandation de ma bibliothécaire préférée, je plonge ! 
Michel Ange fuit Rome après la mort du moine Andréa dont la beauté le fascinait. Il se met en route pour Carrare où il va rester six mois afin de choisir avec soin les plus beaux marbres pour le tombeau que le pape Jules II lui a commandé. Il va passer ses jours dans la carrière, accompagné des tailleurs de pierre afin de mener à bien sa mission. S'épuisant au travail, il cherche aussi à taire ses tourments intimes. Mais il ne peut demeurer longtemps sans accepter d'aller vers les autres, de les rencontrer, surtout dans ce village où les gens l'admirent et le reçoivent avec simplicité et humilité. Les carriers le reconnaissent comme l'un des leurs. La folie douce de Cavallino qui se prend pour un cheval et voit en les autres des animaux et non des hommes lui permet d'approcher la vérité de l'existence. Les bons plats de Maria le nourrissent de saveurs et d'odeurs qu'il avait oubliées. Sa rencontre avec le jeune Michele, qui vient de perdre sa mère, réveille en lui des souvenirs qu'il croyait détruits quand ils n'étaient que profondément enfouis dans les tréfonds de son âme.  Peu à peu, au contact de ces êtres simples mais connaissant mieux que quiconque la valeur de la vie, Michel Ange va laisser se lézarder la gangue de pierre dans laquelle il avait enfermé son coeur et une partie de lui. La nature exubérante, la force et la faiblesse d'un petit garçon, la sensibilité d'un homme pas si fou que ça auront raison de l'arrogance et des tourments du sculpteur dont le sens de l'oeuvre va profondément changer. C'est beau et touchant, c'est un livre léger et profond à la fois. Pietra Viva de Léonor de Récondo est empli d'une poésie douce et lumineuse à la fois. Elle cisèle ses phrases comme Michel Ange sculpte avec précision et force les oeuvres qui sortent des plus belles veine du marbre de carrare.

dimanche 22 décembre 2013

Léon et Louise

Léon et Louise n’ont pas vingt ans lorsqu’ils se rencontrent dans un petit village français vers la fin de la Première Guerre mondiale. Connus, reconnus, perdus de vue, séparés par les hasards de l’Histoire et les vents contraires du destin, les deux jeunes gens ne s’oublieront jamais.
Voici un bon résumé de ce bon petit roman qui date de la rentrée littéraire de 2012. Alex Capus s'est inspiré de la vie de son grand-père pour nourrir ses personnages.
Léon retrouvera Louise qu'il croyait morte dix ans après un bombardement qui les a séparés sur une route normande. Il est alors marié et père de famille : autant dire que les quelques heures qu'ils passent ensemble sont fortes et forment comme une bulle qu'ils n'oublieront jamais. Un amour intense et fulgurant car ils seront, la plus grande partie de leur vie, séparés; séparés par la guerre, séparés par les convenances, séparés physiquement mais jamais oublieux l'un de l'autre.
Une histoire sur la persistance des sentiments, sur les petits arrangements avec la vie. Pas mal

Se cultiver en s'amusant

Si vous voulez découvrir les origines du langage, cliquez sur le lien : http://bit.ly/197nB7l
C'est très bien fait, pédagogique et astucieux.

samedi 21 décembre 2013

La vie de château en 3D

Suivez le lien pour vous promener à Versailles et dans les jardins. C'est sympa et bien fait !
http://www.versailles3d.com/fr/

samedi 14 décembre 2013

jeudi 5 décembre 2013

50 ans de France Inter

"Une radio publique ce n’est pas une fantaisie à la française, c’est un outil indispensable pour apporter chez nous ce dont chacun a besoin pour penser librement, pour réfléchir, pour rêver, pour s’évader, pour entendre le bruit du monde et les voix de ses semblables et de ses différents."
Merci K.Evin pour vos analyses et réflexions toujours pertinentes.
La voix doit rester libre ! 

jeudi 14 novembre 2013

L'échange des princesses

Chantal Thomas s'empare de l'histoire de France dans son dernier opus et, plus précisément, de cette incroyable histoire d'échange de princesses pour des raisons diplomatiques. Nous allons suivre les aventures de l'infante d'Espagne Marie-Anne Victoire (7 ans), fugace épouse d'un Louis XV alors âgé de 11 ans. Marie-Anne Victoire est, avec Mademoiselle de Montpensier (12 ans), la monnaie d'échange pour consolider la paix entre la France et le royaume d'Espagne. Ou comment des enfants deviennent des jouets politiques..... 
Les deux héroïnes sont tour à tour attachantes et agaçantes, leurs époux falots et peu aimables, les courtisans qui les entourent assez détestables et, pourtant, on se laisse prendre par ce récit, curieux de savoir comment ces deux jeunes filles sacrifiées sur l'autel de la politique vont s'en sortir. Mademoiselle de Montpensier sombre dans la folie et Marie Anne Victoire souffre d'être délaissée par un époux jaloux et peu aimant. 
Une mise en scène plutôt réussie de la cruauté de la sphère politique et des jeux de pouvoir.

mercredi 30 octobre 2013

Lectures d'octobre

Quelques titres du mois d'octobre
- La Délicatesse de D.Foenkinos : relu pour le lycée. Plaisante lecture, récit et écriture qui se veulent légers et complices mais c'est un peu facile
- L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa de R.Puertolas. L'auteur surfe sur la veine Paasilina mais sans avoir l'étoffe. C'est assez sympa mais ça manque de souffle et d'originalité.
- En pleine lumière de B.Kingslover. J'avais adoré l'arbre aux haricots et Les cochons au paradis (que je vous recommande vivement !) mais ce dernier opus est un cran au-dessous. Il s'agit d'un récit écologiste bon teint sympathique mais qui, là encore, manque parfois de rythme. L'intrigue aurait gagné à être resserrée.

dimanche 27 octobre 2013

Un beau cadeau

La Lettre à Helga de B. Birgisson
Biarjni Gislason de Kolkustadir répond bien tardivement à sa chère Helga, la seule femme qu'il ait jamais aimée, mais il y met tout son coeur. Et sous sa plume, c'est tout un passé, tout un monde qui revit : l'élevage des moutons, la vie du village, les marches dans la campagne, les odeurs, la lumière.... Dans ce long monologue, le vieil homme ravive sa mémoire et s'épanche, se confie : les mots, jusqu'alors retenus, se déversent et remplissent sa missive. Et l'on revit avec lui ses émois amoureux, sa vie intérieure si intense qu'il dissimulait par respect des conventions. Sa confession est d'autant plus belle que l'on sait qu'il est trop tard, que sa vie est derrière lui et que cet amour magnifique dont il s'est privé ne pourra pas être ravivé. Un bien joli petit livre.

lundi 30 septembre 2013

Lectures de septembre

En vrac, quelques titres lus courant septembre : 
Kinderzimmer de V.Goby
Au début, franchement, je me suis dit que ce ne serait pas possible de poursuivre la lecture. En effet, l'auteur n'y va pas par quatre chemins pour évoquer la vie insoutenable de femmes enfermées à Ravensbrück. Et puis, comme si l'on s'habituait à l'horreur, comme par fascination morbide, on réussit à ne pas fermer ce roman. L'histoire de Mila ou plutôt de Suzanne Langlois se déroule sur les 200 et quelques pages du roman. Peu après son arrivée, Mila-Suzanne se rend compte qu'elle est enceinte. Epaulée par ses amies, elle va réussir à mener à bien sa grossesse. Son bébé rejoint les autres, nés au camp, dans le Kinderzimmer... qui se transforme vite en mouroir. 
Bien sûr, on pourra se dire que c'est un énième roman sur la déportation, mais l'intérêt de celui-ci vaut pour le travail sur la langue aussi âpre qu'est la vie - ou plutôt la survie- de ces femmes déportées. Et puis, il y  aussi ces moments de partage, cet hymne à la vie qui sourd à travers ces pages.
L'Etoile et la vieille de M.Rostain
Un beau livre sur le rapport entre les générations, les divas, la vieillesse et l'affaiblissement progressif du corps. Pas mièvre pour deux sous.

samedi 28 septembre 2013

Albert Jacquard

"Etre humaniste, ce n’est pas être confiant aveuglément en ce que font les hommes. Etre humaniste, c’est à la fois être émerveillé par le potentiel de chaque humain et lucide sur les risques qu’il court, que ce soit du fait de la nature ou du fait de l’homme lui-même. C’est encore travailler sans fin au développement de cette espèce étrange."

dimanche 1 septembre 2013

Pour terminer l'été en beauté...

... rien de tel qu'une belle fête !
Un petit chili...

Quelle tablée !


mardi 13 août 2013

Homer et Langley de E.L.Doctorow

Cette histoire s'inspire de la vie de deux frères qui défrayèrent la chronique aux Etats-Unis dans les années 1930. Reclus dans leur maison de la Cinquième Avenue, à New York, tous volets fermés, Homer et Langley Collyer furent retrouvés morts en 1947 sous des tonnes de journaux, après des décennies de syllogomanie, cette maladie qui consiste à entasser les objets chez soi, au point de ne plus pouvoir circuler dans aucune pièce.
C'est après la mort de leurs parents et au retour du front du frère aîné que les deux frères, en 1918, vont peu à peu couper les liens avec le monde extérieur. Ils n'en demeurent pas moins des témoins attentifs et critiques de leur époque. Ces deux frères exotiques vivent selon leurs passions : l'aîné désire créer un journal atemporel, le second - Homer-  devenu aveugle, cultive sa passion du piano et des femmes. C'est surtout Langley, rebelle et totalement farfelu, qui avec ses lubies, les entraîne dans une existence de plus en plus excentrique. Une ford T s'installe dans le salon, de nombreux pianos l'y rejoignent, des piles de journaux s'entassent, ainsi que de nombreux objets, générant des difficultés de plus en grandes pour les déplacements du cadet.
E. L. Doctorow a, en outre, "décalé ce fait divers dans le temps, y intégrant la guerre du Vietnam, les mouvements antiracistes, jusqu'au meurtre des religieuses américaines au Salvador, en 1980. Une manière, pour cet écrivain encore trop méconnu, de dénoncer la nécrose et le repli sur soi d'un pays qu'il regarde avancer à reculons, sans tirer les leçons du passé. « Nous coulions, mon frère et moi. Chacun de nos actes d'opposition et d'affirmation de notre autonomie, chaque manifestation de notre créativité et de l'expression résolue de nos principes œuvraient au profit de notre ruine », confesse Homer à la fin du livre."
Un livre étonnant et un peu irrégulier dont certains passages auraient mérité d'être condensés. 

jeudi 8 août 2013

Patients de Grand Corps Malade

C'est sans pathos et avec une bonne dose d'auto-dérision que Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, revient sur l'accident qui a failli le rendre tétraplégique. Il voulait devenir professeur de sport mais la vie en a décidé autrement. Et il témoigne de son expérience dans le milieu médical, décrivant sans fard les différentes étapes et embûches sur le chemin de la rééducation. Comparé à une prison, le centre devient néanmoins le lieu de belles rencontres mais aussi d'une prise de conscience des limites humaines, de la fragilité et de la nécessaire solidarité pour venir à bout des souffrances.
Un témoignage intéressant et sans mièvrerie.

samedi 3 août 2013

La vérité sur l'Affaire Harry Québert

Depuis le temps qu'il patiente sur mes étagères (depuis le Goncourt des lycéens), il fallait que je plonge dedans ! Et c'est chose fait : j'ai attendu quelques jours très chauds au bord de la piscine...
Marcus Goldman est un jeune écrivain qui a remporté un franc succès avec son premier roman. Seulement, voilà, il peine à trouver l'inspiration pour le second. Harcelé par son éditeur qui ne cesse de lui rappeler les termes du contrat qui les lie, il se réfugie chez Harry Québert, son ancien professeur et son mentor. Les jours s'écoulent paisiblement à Aurora, petite bourgade paisible du New Hampshire jusqu'à ce que le passé ressurgisse violemment. Et voilà Harry Québert, célèbre écrivain et professeur d'université respecté qui se voit accusé du meurtre de Nola Kellergan commis en 1975. Convaincu de l'innocence de l'homme à qui il doit tout, Marcus décide de revenir à Aurora pour faire éclater la vérité. Débute alors une enquête aux nombreux rebondissements. La première chose qu'il découvre, c'est que Harry a aimé passionément cette jeune fille. 
Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?
Le style est clair mais sans grand intérêt, l'intrigue peut sembler banale mais c'est surtout la construction du roman qui nous happe et nous entraîne inexorablement vers la fin du livre.  On suit donc l'enquête de Marcus mais on retourne également régulièrement dans le passé avec de nombreuses analepses et les chapitres sont rythmés par les conseils prodigués à Marcus par son maître. Ces alternances entre le passé et le présent sont plutôt efficaces pour relancer l'intérêt. Un livre qui se lit très bien, d'une traite mais qui n'est cependant pas un chef d'oeuvre littéraire. 
Souhaitons que Joël Dicker lorsqu'il écrit "Un bon livre, Marcus, est un livre qu'on regrette d'avoir terminé." conserve cet adage à l'esprit pour peaufiner ses prochains ouvrages.

mardi 30 juillet 2013

La mort s'invite à Pemberley

P.D James reprend les personnages de Jane Austen et s'amuse à les confronter à un meurtre. On retrouve ainsi la famille Darcy propriétaire du domaine de Pemberley dans le Derbyshire, mais aussi la soeur préférée, Jane, et son mari, Bingley, qui habitent à moins de trente kilomètres de là. Le père, M. Bennet, vient régulièrement voir sa fille mais aussi pour profiter de l'imposante bibliothèque du château. Mais l'horizon s'assombrit à la veille du bal d'automne. Un équipage arrive tambour battant chez les Darcy y conduisant la jeune soeur Elisabeth qui n'est pas la bienvenue dans le domaine. Un drame vient de se produire entre le mari d'Elisabeth et un ami, des coups de feu ont été entendus.... On retrouve un cadavre et Wickham dans un état de délire (et un peu éméché). L'enquête commence, contraignant les Darcy à recevoir sous leur toit la jeune soeur d'Elizabeth et son mari, que leurs frasques passées ont rendu indésirables à Pemberley mais, surtout, à annuler le bal de lady Anne. 
Un bon roman où l'enquête et l'intrigue ne sont pas les plus essentiels. Ce qui est agréable, c'est de plonger dans cette ambiance so british de la haute société anglaise de 1803.

vendredi 26 juillet 2013

Les yeux jaunes des crocodiles

Iris, la quarantaine, belle, riche et élégante parisienne,semble avoir tout réussi dans la vie mais elle s'ennuie et rêve de devenir une autre. Au cours d'un dîner, elle fait la connaissance d'un éditeur, et prétend être en train d'écrire un livre sur le Moyen-Age… Joséphine, sa sœur, est effacée, peu sûre d'elle. C'est une historienne, chercheuse brillante du CNRS, spécialisée dans le domaine des femmes au XII° siècle. Mère de deux enfants, un jour, elle craque et chasse son mari volage, oisif et sans relief. Elle se retrouve seule avec ses filles et ses doutes.
Elle enchaîne petits boulots sur petits boulots, accepte des traductions pour son beau-frère et va accepter de devenir le "nègre" de sa soeur, à qui elle n'a jamais rien refusé.  
Je pensais lire un ouvrage léger, idéal pour commencer l'été mais, en fait, c'est tellement léger et plat que je m'arrête au milieu du premier tome. Il y a tellement d'autres choses à lire que, pour moi, ça ne vaut pas le coup de perdre son temps avec une histoire d'une telle platitude et sans réel intérêt. Les personnages féminins sont caricaturaux, peu attachants.

dimanche 14 juillet 2013

Echenoz

Comment parler de 14 ? pas facile quand d'autres s'y sont déjà essayé. Echenoz s'y colle. 
Et qu'est-ce que ça donne ? l'évocation des débuts de la guerre, 14, les tranchées, l'attente, les débuts de l'aviation.
5 personnages, 4 hommes et une femme, Blanche. Eux, ils partent, elle, elle reste, avec ce qu'ils ont laissé, des souvenirs, des moments vécus, la vie qui advient....
Eux, ce sont Anthime et Charles, deux frères pas très proches ni très ressemblants. le premier un peu falot, gentil et doux, le second, frimeur, sûr de lui, hautain.
Les autres, ce sont les copains : Padioleau, Bossis, Arcenel.
Ils ne reviendront pas tous, ceux qui reviendront auront vu le pire, vécu le pire, senti l'horreur, la mort.... Echenoz sacrifie aux descriptions des tranchées, des combats mais il évoque aussi, bien voire très bien, le retour, le retour à la vie - pas si facile. 
C'est pas mal, ça se lit vite, c'est bien écrit mais il n'en reste pas un grand souvenir (d'autant que la dernière phrase est loin d'être glamour - je te rejoins, Nathalie). Cela étant on passe un bon moment.

samedi 13 juillet 2013

Le bac inutile ?

Michel Fize pose la question : faut-il maintenir l'institution du bac ? 
Certes il jette un pavé dans la mare mais la question mérite d'être posée : coûteux, chronophage (quid de la reconquête du mois de juin ?), générateur de stress, source de bachotage, mine d'or pour les éditeurs - notamment parascolaires...... Bref, il fait le tour de la question et ce n'est pas inintéressant.
Un court essai incisif, pas faux et, en tous les cas, qui donne à réfléchir !

vendredi 12 juillet 2013

Chaos sur la toile

Kristin Marja Baldursdottir, auteur islandaise : rien de tel pour se rafraîchir sous cette canicule !
Karitas est une artiste peintre qui vit Reykjavik loin de son mari, armateur. Ils s'aiment mais ont passé leur vie "commune" à se chercher, à s'attendre, à se perdre et à se retrouver. 
Karitas, en femme libre, veut vivre pour son art : elle a donc pris ses distances avec sa famille, ses enfants, quitte à se perdre et à perdre l'estime de ses proches et de son entourage. Une femme "normale" se doit, en effet à sa famille ! Peu à peu, au gré de ses pérégrinations, d'épreuves, Karitas s'affranchit de ce qui la retient, de ses peurs, ses doutes et laisse s'exprimer son talent quitte à ce que le chaos s'installe dans ses toiles.
De Paris avec Silfa - sa petite fille-  à New York en passant par Rome et en revenant dans les fjords islandais, on la suit, on la voit évoluer.
C'est l'histoire d'une femme libre et enchaînée à son art, d'une passion vécue intensément au prix de choix pas toujours faciles.
De beaux personnages secondaires (Sigmar, Silfa, l'ami portugaise, Dengsi le violoniste.....).
L'auteur a choisi d'alterner des notices explicatives des tableaux qui sont le fruit des passages narratifs qui précèdent, ce qui donne l'impression d'entrer au coeur même de la création : on comprend que l'oeuvre et la vie de l'artiste sont intimement mêlées.

mardi 9 juillet 2013

Quand le service public ouvre la voie

Une fois de plus Stéphane Paoli ouvre grandes les portes du savoir et de la réflexion.
Superbe soirée sur les nuits de l'incertitude et le personnage d'Alice diffusée en mai.
@ réécouter sans modération !
http://www.youtube.com/watch?v=81u6vc7YaNM


lundi 8 juillet 2013

Pour les fans d'Harry Potter

Allez donc faire un tour sur le chemin de traverse en 3D !
http://www.gizmodo.fr/2013/07/05/chemin-traverse-google-street-view.html

samedi 6 juillet 2013

Ouvrons les yeux

... et découvrons de nouvelles faces de célèbres tableaux : plutôt rigolo !
http://www.laboiteverte.fr/lavant-et-lapres-de-peintures-connues-expliques/

mercredi 3 juillet 2013

Scarlett Johansson ?!!!

Le 15 septembre 2010, Arthur Dreyfuss, en marcel et caleçon Schtroumpfs, regarde un épisode des Soprano quand on frappe à sa porte.
Face à lui : Scarlett Johansson.
Il a vingt ans, il est garagiste.
Elle en a vingt-six, et elle a quelque chose de cassé.

La rencontre entre un jeune homme quasi prince charmant et une artiste d'Hollywood aurait pu être jubilatoire mais l'auteur choisit de nous faire plonger dans un univers bassement quotidien, avec des préoccupations terre à terre et sans grand intérêt (repeindre la cuisine ? quel café choisir ?). L'auteur semble aussi avoir eu du mal à choisir les thèmes qu'il voulait traiter et il les brasse tous, accumulant les poncifs (comment vivre avec un physique hors norme, le poids de la célébrité, l'amour pour ses parents, les abus sexuels....). Enfin, Grégoire Delacourt accumule les citations de Jean Follain, ce qui aurait pu être plein de sens si ça n'avait été aussi récurrent et lourd. Pas la peine d'étaler son savoir !
Bref, c'est décevant et il va falloir revenir à l'essentiel, tant dans l'écriture (qui s'écoute parfois écrire) et le contenu.

Une citation sur la poésie : "Il n'y eut aucun mot qu'il ne comprit pas mais leur ordonnancement l'émerveilla au plus haut point. Il eut alors un sentiment confus selon lequel des mots qu'il connaissait, emperlés d'une certaine manière, étaient capables de modifier la perception du monde. Saluer la grâce ordinaire, par exemple. Ennoblir la simplicité"

vendredi 28 juin 2013

Comme des dominos

Valérie Saubade nous propose, dans Un bref moment d'égarement, de croiser divers personnages qui n'ont a priori rien à voir si ce n'est une sorte de réaction en chaîne. 
Charles Alexander est un chirurgien réputé, respecté et admiré. Réussite professionnelle, mais aussi personnelle puisqu'il a épousé la charmante Camille. La bulle bleue du bloc opératoire, la quiétude de son foyer vont se fissurer un lundi matin lorsque Camille lui annonce son désir d'enfant. Et voilà que, perturbé, il commet une erreur médicale ! Bien décidé à ne pas se laisser fragiliser par l'incident, il rejette la faute sur une infirmière qu'il fait virer. L'histoire pourrait s'arrêter là mais c'est sans compter sur le hasard. L'auteur nous entraîne alors, au gré de courts chapitres, dans les méandres de la vie et nous propose de suivre des destins qui basculent et qui se croisent dans les rue de Reading. Un trentenaire énurésique et tyrannisé par sa mère, un ancien athlète devenu laveur de carreaux, une ex-graphiste devenue mère au foyer, une bibliothécaire, une bénévole à l'hôpital... jusqu'à ce que la boucle soit bouclée et que l'on retrouve notre chirurgien en mauvaise posture et dans des mains pas si bonnes que ça !
C'est bien mené, enlevé et souvent drôle. L'auteur campe une belle galerie de portraits, égratigne certains de nos travers, sans oublier de porter un regard attendri sur certains personnages (mention spéciale à l'universitaire retraité et grand amateur de jazz).
@ lire cet été !

dimanche 23 juin 2013

Déportation sur le sol américain

Pour son premier roman, Julie Otsuka a choisi d'aborder un sujet peu connu : les camps de concentration aménagés en catimini sur le sol américain pour y parquer les citoyens d'origine japonaise (des ennemis de l'intérieur !). Et c'est avec brio qu'elle s'empare de ce moment peu glorieux de l'histoire. S'il s'agit d'une fiction, on n'y retrouve pas moins des échos à la vie de ses grands-parents qui furent arrêtés et déportés au lendemain de Pearl Harbor jusqu'à l'été 45.
Quand l'empereur était un dieu comporte 5 parties comme 5 actes  d'une tragédie à laquelle nous assistons impuissants. 
En 1942, après avoir lu un ordre d'évacuation, une femme, sa fille et son fils préparent leur départ. On ne connaît pas leur nom, on sait seulement que chacun met dans sa valise ce qu'il est capable de porter et qu'il n'y a pas de place pour le chien.  Et l'on comprend, sans le lire, qu'ils partent pour un camp. Le père et mari a été embarqué de force - et en pantoufles- une nuit sous le prétexte fallacieux qu'il s'agit d'un traître.
On suit d'abord les préparatifs du départ (ranger la maison, mettre à l'abri certains objets, se débarrasser des animaux..) puis le périple en train, l'arrivée et la vie dans le camp dans le désert de l'Utah et, enfin, le retour à la maison et les retrouvailles avec un homme transformé par sa détention.
Le récit de la vie du camp n'est pas si pénible que cela car le point de vue des enfants permet une certaine distanciation et, même, oserais-je dire, une certaine poésie. C'est finalement le retour qui est le plus dur car il ne fait pas bon avoir les yeux bridés quand les Japonais ont été déclarés ennemis du peuple américain. Indésirables à l'école, dans la rue, dans le quartier - même aux yeux des anciens voisins- la mère et les enfants doivent réapprendre à vivre. Le père, lui, se cantonne à l'intérieur, trop abîmé pour affronter l'extérieur. 
Un style nu, presque glacé, où ne perce aucun sentiment : on assiste, on partage le destin brisé de cette famille. On est aussi impuissant qu'eux face aux manifestations de racisme et de haine ordinaire.
Même si l'on ne pénètre guère dans leur intériorité, les personnages sont attachants, surtout celui du petit garçon qui conserve une certaine fraîcheur et, en même temps, une belle lucidité face aux événements.
Un beau livre !

"Chaque semaine, ils entendaient circuler de nouvelles rumeurs.
On allait mettre les hommes et les femmes dans des camps séparés. On allait les stériliser. On allait leur retirer leur citoyenneté américaine. On allait les emmener en haute mer pour les exécuter. On allait les envoyer sur une île déserte et les y abandonner. On allait tous les déporter au Japon. On ne les autoriserait jamais à quitter l'Amérique. On allait les garder en otages tant que tous les prisonniers de guerre américains jusqu'au dernier ne seraient pas rentrés sains et saufs au pays. On allait les confier à la garde des Chinois dès que la guerre serait terminée.
« On vous a amenés ici pour votre propre protection » leur avait-on assuré.
C'était dans l'intérêt de la sûreté nationale.
C'était une question de nécessité militaire.
C'était pour eux l'occasion de prouver leur loyalisme."

vendredi 21 juin 2013

Expo Miro à Landerneau

Surtout, arrêtez-vous à l'expo Miro qui se tient cet été à Landerneau (et jusqu'au mois de novembre au Fonds Hélène Edouard Leclerc).
http://www.fonds-culturel-leclerc.fr/
L'endroit est superbe, la scénographie très réussie et les oeuvres nombreuses et variées. On y voit des toiles, des sculptures, des objets poétiques. C'est gai, lumineux, bariolé.
Laissez-vous enchanter par l'univers merveilleux et mystérieux de cet artiste qui nous régale d'un beau feu d'artifice coloré et inventif.









jeudi 20 juin 2013

D'une traite !

J'aime les livres que l'on a du mal à lâcher, les livres qui nous emportent, les livres que l'on veut partager. La séquence exacte des gestes de Fabio Geda est de ceux-là.
Marta a douze ans et sa vie n'est pas tout à fait celle d'une petite fille car elle doit trop souvent s'occuper de ses frères et de sa soeur. Sa mère est alcoolique, son père s'échappe de la morosité du quotidien dans une relation adultère avec la voisine.... 
Marta est une petite fille sensible, qui s'épanouit dans la nature et soigne son cercle de semis. Elle aime être tranquille, loin des bruits de la ville et proche des montagnes.
Corrado est un jeune rebelle de seize qui n'a qu'une obsession dans la vie (à part son goût pour faire tourner en bourrique les animateurs du foyer) : organiser une fête pour la sortie de prison de sa mère. Et il est prêt à tout pour cela ! Même risquer gros et tomber dans la délinquance.
Les éducateurs, Ascanio et Elisa accompagnent, comme ils le peuvent ces ados perdus. Ils sont leurs interlocuteurs, des guides et tentent, au foyer, de reconstituer une sorte de cocon familial où chacun trouve sa place. Ce qui n'est pas une tâche aisée..... et souvent les doutes, les déceptions les assaillent. 
Marta et Corrado, ces deux êtres chahutés par la vie, vont se rencontrer dans un foyer de Turin. Inutile de préciser que ce n'est pas d'emblée l'entente cordiale. Jusqu'au jour où Marta décide de partir rejoindre son père dont les cartes postales ne lui suffisent plus.
C'est un très beau roman, réaliste, sensible et sans mièvrerie. Les personnages sont attachants car ils ont des qualités et des failles. On aime la sensibilité de Marta, la timidité d'Ascanio face à Elisa enfermée dans une carapace comme dans une armure. On trouve Corrado touchant malgré sa violence - car elle cache des sentiments qu'il ne veut pas s'avouer... 
On partage donc une tranche de vie avec eux, on les suit dans leurs tentatives de s'accommoder avec la vie, de la rendre meilleure ou plus supportable. En effet, chacun, dans ce récit à plusieurs voix, prend tour à tour la parole, comme un relais.
Un roman où les enfants doivent faire avec des adultes qui ont "perdu le mode d'emploi" pour vivre en harmonie et sans violence (car c'est violent pour des enfants quand les parents sont absents) . Et c'est Corrado qui, "indécis sur la séquence exacte des gestes, comme s'il avait perdu le mode d'emploi (....) réussit à comprimer l'espace qui les sépare" et entraîne Marta sur une nouvelle route pleine de promesses.

mercredi 19 juin 2013

Qui veut tuer le bac ?

Quelle salve d'attaques contre l'institution du bac !
Hormis les sujets hyper faciles, les pseudos études sur le coût de cette épreuve terminale, le fait que les enseignants sont payés à ne rien faire (sic !) au mois de juin, voici les nouvelles consignes de correction des oraux de français en 1ère (EAF) .....
http://bit.ly/16JUunS
Mais de qui se moque-t-on ? des élèves et des profs !

Tous les chemins mènent à Rome

Si, si ! la preuve :
http://www.laboiteverte.fr/carte-romaine-de-toutes-les-routes-menants-a-rome/



Ca ne manque pas de relief !

Quel coup de crayon !




http://www.laboiteverte.fr/des-dessins-au-crayon-en-relief/

lundi 17 juin 2013

Une idée ?

Donner une nouvelle vie aux livres....
http://www.laboiteverte.fr/des-peintures-sur-des-livres-etales/

dimanche 16 juin 2013

La dernière livraison de Rambaud

Tombeau de Nicolas 1er et avènement de François IV est le dernier volume des Chroniques de P. Rambaud.
Le quinquennat de Nicolas Sarkozy n'en finit pas de faire écrire Rambaud et l'on sent que notre Saint-Simon des temps modernes n'en peut plus de couvrir cette présidence. Il revient, notamment, sur la campagne électorale, les affaires et leur utilisation à des fins politiques.
L'oeil est toujours acéré, les traits piquants - certains portraits sont hilarants et justes - l'écriture alerte : on sourit ..... et on frémit aussi à la lecture de certaines pages. La république ne sort, en effet, pas grandie en effet de certains pratiques - gauche et droite confondues.
Un ouvrage qui nous permet de plonger dans la vie politique française de l'intérieur et ce n'est pas toujours très beau !
A garder à l'esprit pour ceux qui veulent rester vigilants face à une classe politique tombée bien bas.

lundi 10 juin 2013

Un tour au Japon

Après Murakami, je me lance dans un ouvrage de Yôko Ogawa (sur laquelle j'ai lu un article dans Télérama), Parfum de Glace.
Ryoko apprend un jour le suicide de son compagnon, Hiroyuki. Décidée à découvrir la raison de ce geste, elle se lance dans une enquête qui va l'emmener jusqu'à Prague. Accompagnée d'un guide qui la suit comme une ombre, elle marche dans les pas de celui qu'elle a aimé.
Et elle découvre un autre homme ! Créateur de parfum, jongleur de senteurs exceptionnelles, Hiroyuki était aussi Rooky, petit génie des mathématiques qui écuma, dès son enfance, les concours internationaux, résolvant les problèmes les plus complexes ! Les repères qui étaient jusqu'alors les siens se fissurent. Elle a partagé la vie d'un nez talentueux, dont la mémoire olfactive était incroyable et l'obsession du rangement parfois extrême. Et voilà qu'elle apprend qu'il fut un génie des maths, un brillant patineur. Son frère cadet, Akira, lui ouvre les portes de ce pan de la vie de Rooky.
La narration alterne entre le trajet de Ryoko à Prague et sa visite dans la maison familiale de son ami. A Prague, elle se lance sur la piste des quelques phrases énigmatiques qu'elle a trouvées sur une disquette et qui s'éclaireront au fil de son périple qui passe, notamment, par une grotte où vit le gardien des paons - métaphore de la mémoire. Elle fait connaissance avec la mère de Rooky, écoute Akira lui parler de son frère - ils se livreront même tous les trois à une fameuse séance de nettoyage des nombreux trophées du génie ..... auxquels sa mère a dédié la chambre d'amis !
De cet aller-retour naît une hésitation constante entre rêve et réalité : qui est le vrai Rooky ? la réalité n'est-elle qu'une illusion ? et connaissons-nous vraiment ceux que nous aimons ? Une seule preuve tangible de l'existence d'Hiroyuki : le délicat flacon de parfum au bouchon ciselé en forme de plume de paon contenant le parfum créé pour elle "Source de mémoire" .... qu'elle reconnaît dans la grotte aux paons. Comme si ceux-ci gardaient non seulement la trace d'Hiroyuki mais aussi les odeurs que l'on associe aux moments indélébiles de son existence.
Est-ce à dire que le travail de deuil passe par un voyage dans la Mémoire, dans sa mémoire et celle de l'autre pour mieux le retenir et s'en souvenir ?
Ce livre est un pur enchantement.


vendredi 7 juin 2013

Noces de neige : à lire !

Après Les heures silencieuses et Nos vies désaccordées, Gaëlle Josse publie Noces de neige, et elle fait bien !!
Un chassé croisé entre deux époques : 1881 et 2012.
Deux femmes que rien ne relie a priori : Irina qui cherche l'âme soeur et une vie meilleure via le net et Anna Alexandrovna, jeune aristocrate russe qui ne se sent bien qu'en compagnie des chevaux et décrit son milieu sans fard et avec un bel esprit critique.
Un point commun : le long voyage en train, en sens inverse pour les deux jeunes filles, de la côte d'Azur à Saint Pétersbourg. Pour l'une le retour, pour l'autre le départ.
Un autre point commun : elles veulent être aimées. 
L'une est belle, l'autre laide; l'une est pauvre, l'autre riche.
D'un chapitre à l'autre, on suit le parcours de chacune des jeunes filles.
Et l'on s'étourdit dans les bals avec Anne, on rêve, comme elle, de grandes étendues autour de leur datcha, et l'on boit du thé du samovar, on entend parler russe. On dort dans des wagons de première classe et l'on partage ses pensées tendues vers Dimitri dont elle ne cesse de rouler dans son esprit le seul compliment qu'on lui ai jamais fait : "comme vous êtes radieuse, Anna Alexandrovna, tellement radieuse !"
Le voyage avec Irina est moins luxueux et plein d'incertitudes : Enzo va-t-il l'aimer ? fait-elle le bon choix en quittant son pays natal ? Sa rencontre avec Sergueï l'aidera-t-elle à accepter ce départ ?
Ces deux destins croisés qui ne peuvent pas se rencontrer sont pourtant liés à jamais. 
Il est question de hasard, de destin, de décisions, de démons que l'on cherche à fuir ou qui ne nous quitteront pas.
C'est un très joli livre qui nous fait voyager dans le temps et dans l'espace mais qui esquisse aussi deux beaux portraits de jeunes femmes pas si lisses que ça.
Décidément, Gaëlle Josse est une orfèvre des mots; elle maîtrise l'art de la concision et cisèle chacune de ses phrases avec brio, nous emportant ainsi dans le tourbillon des passions de ses personnages sans grandiloquence.
Un beau bijou !


jeudi 30 mai 2013

Trop drôle !

Suivez ce lien et vous ne verrez plus votre café de la même manière :
http://www.laboiteverte.fr/personnages-en-mousse-de-cafe-en-relief/
Un exemple :
 source : La Boîte verte

Ca twitte chez les mouches !

Même les mouches font la révolution numérique !
https://twitter.com/flycolony

dimanche 12 mai 2013

Un beau bouquet printanier !

De belles brassées d'une des mes fleurs préférées : merci cher beau-frère !





vendredi 3 mai 2013

Escapade buccolique











mercredi 1 mai 2013

Le récital des anges

Décidément, je suis en train de devenir fan de cet auteur. Et oui, elle a tout d'une grande, Tracy Chevalier !
Après le délicieux Prodigieuses Créatures, la Jeune fille à la perle et La Dame à la licorne, je me plonge donc dans ce nouvel opus conseillé par Christèle.
Plongée dans la Grande Bretagne du début du XXè siècle avec ses codes et les premières revendications des suffragettes. C'est so british !
Maude et Lavinia, deux fillettes, font connaissance ...... au cimetière. Et oui, les tombes de leurs familles sont mitoyennes. Ravies de s'être rencontrées, ces amies partagent leurs jeux, leurs secrets et leurs rêves; elles font connaissance de Simon, fils du fossoyeur. Les parents, eux, restent davantage sur leur quant à soi. Les parents de Lavinia sont plutôt traditionnels quand ceux de Maude aspirent à davantage de liberté, ce qui n'a pas toujours l'heur de plaire aux premiers (et surtout à la mère de Lavinia). On suit donc la trajectoire de ces deux fillettes; Lavinia s'étourdit de rêves parfois futiles et fait preuve d'une grande sensiblerie alors que Maude est plus rationnelle et plus sensée. Mais leur duo fonctionne globalement à merveille... jusqu'au moment où Lavinia découvre que Kitty Coleman ne mène pas la vie qu'il faudrait. Cette dernière incarne la bourgeoise enfermée dans son rôle de femme et de mère alors qu'elle souhaite ardemment vivre plus intensément. La poursuite de ses chimères ne la rend néanmoins pas heureuse jusqu'au jour où elle découvre la cause des suffragettes....
Un livre très agréable où il est question d'amitié mais aussi, et surtout, de la condition des femmes au début du XXè siècle. Roman polyphonique, il permet d'entendre tous les personnages et ainsi dresse un portrait assez nuancé de la middle-class de l'époque. 
Cet ouvrage annonce Les fabuleuses Prodigieuses Créatures qui est plus abouti mais plus récent. Il n'en demeure pas moins un livre à lire. 

jeudi 25 avril 2013

L'écrivain de la famille

J'avais adoré La liste de mes envies aussi me suis-je précipitée, au début des vacances sur le premier roman de Grégoire Delacourt.
Edouard a 7 ans et il écrit des vers... comme tous les enfants ! Mais ses parents en sont si fiers qu'ils n'ont de cesse de lui promettre qu'il sera l'Ecrivain de la famille. 
C'est un texte touchant qui nous permet de suivre le parcours de cet enfant pas si sûr de lui et pas tout à fait certain de mériter ce titre. Non seulement, il doute mais, en plus, il assiste au délitement de sa famille. Son père Dumbo trop gauche dans ses sentiments, sa mère l'amante se flétrit dans une vie trop étriquée, son frère a du mal à déployer ses grandes ailes et sa soeur est en pleine crise d'adolescence.
Ce roman cache certainement une part d'autobiographie car son héros emprunte pas mal à la vie de l'auteur (ancien publicitaire devenu écrivain) et s'il met le doigt sur le poids que font souvent peser les parents sur les épaules de leurs enfants lorsqu'ils dessinent leurs destins pour eux, il nous ballade également dans la France des années 70 à 90. Nostalgie quand tu nous tiens.....
Un bon petit bouquin, touchant et intimiste dont le narrateur a suffisamment d'auto-dérision pour ne pas tomber dans le mélo. Pas mal du tout mais je crois que je préfère, tout de même, La Liste de mes envies.

dimanche 31 mars 2013

Oeufs de Pâques

Une jolie pépite (merci Anne !).
La coquetière de Linda D.Cirino est un joli livre qui nous transporte dans le sud de l'Allemagne, non loin de la Forêt Noire. En 1936, Eva mène une vie paisible et organisée autour des travaux de la ferme qu'elle tient avec son mari. Leur vie est modeste, routinière et peu enthousiasmante.
Un jour, alors qu'elle se rend au poulailler pour aller chercher les oeufs du jour, elle y découvre un jeune homme en fuite. Instinctivement, elle accepte qu'il reste dans cette cachette et va découvrir toutes sortes de ruses - dont elle ne se sentait pas capable jusqu'alors - pour faire parvenir à son protégé de la nourriture et des moyens de subsister.
Au fil des jours, Nathanaël et Eva vont faire connaissance, et ce d'autant plus facilement que le mari d'Eva va être envoyé sur le front. Leurs enfants, passionnés par les jeunesses hitlériennes, passent beaucoup plus de temps dans leur groupe qu'à aider leur mère. Mais Eva ne s'en trouve pas si mal car cela lui crée des moments privilégiés, de plus plus intimes avec Nathanaël....
Cet ouvrage raconte l'éclosion à l'amour d'une femme mais aussi retrace un apprentissage à la réflexion autonome car Eva, de façon très instinctive, va s'engager en aidant ceux qui ont besoin d'elle, en détournant les consignes du Reich...
Un très beau livre contre les préjugés et les idées reçues. Un beau parcours/portrait de femme.
@ lire !

samedi 23 février 2013

Sacrée programmation !


Une fois de plus, ça va être difficile de choisir..... Le festival mythos : à ne pas rater !
http://www.festival-mythos.com/page.php?ref_rub=1&nom_rub=ACCUEIL

mercredi 20 février 2013

samedi 16 février 2013

habemus papam ?

Comme quoi le latin n'est pas une langue morte .....
http://www.liberation.fr/monde/2013/02/11/cogitatio_881165

mercredi 13 février 2013

Vive le capitalisme !

Quand on n'a pas de politique industrielle digne de ce nom, on fait comme PSA. On pipeaute pour justifier l'injustifiable ...... et la bourse réagit positivement ! DEGOUTEE !!
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/auto-transport/actu/0202564007824-psa-affiche-une-perte-historique-de-5-milliards-d-euros-sur-2012-538013.php

jeudi 31 janvier 2013

Ah, ce Le Clézio !

Quel plaisir de renouer avec la plume de JMG Le Clézio ! Cela faisait longtemps que j'avais envie de me plonger dans cet ouvrage qui me narguait sur sa pile dans mon bureau. 
Et, décidément, Ritournelle de la faim est un très bel hommage à sa mère qui a peut-être inspiré le personnage d'Ethel.
Celle-ci appartient à une famille bourgeoise, d'origine mauritienne, dont les parents reçoivent beaucoup mais se déchirent beaucoup également. Ethel, quant à elle, découvre les joies d'une amitié intense avec Xénia, réfugiée de la révolution russe avec sa mère et ses soeurs. Leurs rencontres, leurs échanges sont sources d'émerveillement toujours renouvelés pour Ethel mais cette amitié lui laissera un goût bien amer quand sa jolie amie slave s'éloignera et lui annoncera ses fiançailles. 
A la mort de son grand-oncle, Monsieur Soliman, l'avenir de la jeune fille semble assuré... mais c'est sans compter sur Alexandre, le père, dont la légèreté l'amène à spolier sa fille. La descente aux enfers commence alors pour la famille : les dettes s'accumulent, les huissiers assiègent la maison, les pseudo-amis disparaissent et, à cela, s'ajoute la guerre. La Côte d'Azur devient le refuge d'une famille qui a perdu de sa superbe mais Ethel résiste et essaye de profiter de la plage, de la lumière, de vivre, tout simplement....
Qu'il est difficile de mettre des mots sur une prose poétique et solaire qui nous emporte dans le tourbillon de l'histoire ! Un livre superbe qui n'épargne pas les bourgeois des années 30, recroquevillés sur leurs convictions nationalistes et plein de rancoeur. Si Le Clézio souligne la noirceur d'âme de certains, il n'en choisit pas moins de faire triompher les coeurs purs sans jamais sombrer dans le mélo ou le pathos.
Un bien beau portrait de femme ! 

vendredi 4 janvier 2013

A déguster sans modération !

Gaspard est un cuisinier reconnu par ses pairs. Il navigue dans les hautes sphères de la cuisine internationale et s'apprête même à recevoir un prix. Mais tout se passe mal et il rentre plus tôt chez lui pour découvrir sa femme au lit avec son associé : il envoie tout promener et part au hasard dans sa voiture avec juste ce qu'il a sur le dos et dans les poches. Il descend dans le sud. C'est le haut du Lubéron, c'est l'été, et il se sent renaître. En fin de journée, il découvre une buvette adossée à une grange. Il entre. Ça sent bon. Il demande s'il y a quelque chose à manger. Le garçon a les larmes aux yeux. La vieille dame qui tenait la buvette est morte quelques jours avant ; lui, c'est le neveu, il ne peut pas s'occuper de l'endroit. C'est le dernier jour avant la fermeture. Pour Gaspar c'est une nouvelle vie qui commence. Douce, régulière. Il dort dans la grange, cuisine pour les promeneurs, redécouvre les racines de son art véritable. Un jour, un ange entre dans la buvette. Gaspard est foudroyé. La jeune fille est anorexique. Elle s'appelle Stella et revient tous les soirs. Gaspard imagine pour elle des plats qui lui redonneront goût à la vie...

Une bien jolie parenthèse gustative, une véritable escapade au soleil loin de la grisaille actuelle, un festival de saveurs et d'odeurs succulentes, ce bijou de simplicité et de douceur est empreint de sensualité. Simonetta Greggio rédige ici une ode à la vie, à la simplicité et aux gestes gratuits. Son texte nous donne envie de nous arrêter, de respirer, de humer, de goûter, de faire rissoler, de semer, de cueillir, il nous fait saliver, rire, vivre.
"Ca sentait une vie nouvelle qui commençait. Il fait quelques pas dans l'herbe, froissa la petite menthe sauvage, veloutée, sous la plante de ses pieds nus, et cueillit les premières myrtilles. On était déjà au mois d'août, la plénitude de l'été avertissait, du bord des frondaisons un peu jaunies par la chaleur des derniers jours, que l'automne viendrait trop vite. Gaspard eut encore une fois la trouille devant  tous les cadeaux que la vie lui faisait. Il la combattit de la seule manière qu'il connaissait : en retournant dans sa cuisine".

mercredi 2 janvier 2013

Meilleurs voeux !

Meilleurs voeux à tous !

Qu'une pluie de grands et de petits plaisirs s'abatte sur vous 

 

 

et 

que 2013 vous soit douce et sereine !